Monsieur le Président, ce rapport propose d’accompagner l’association des industriels de Meyzieu en participant au financement d’un poste d’animateur de mobilité. Il est évident que la modification des habitudes de mobilité prend du temps.
Le plan de déplacements interentreprises de Meyzieu -comme il est écrit dans le rapport- “a atteint une phase de pleine maturité”, terme politiquement correct pour dire qu’il ne progresse plus. En effet, contrairement à d’autres PDIE du Grand Lyon, la zone industrielle de Meyzieu est extrêmement propice à l’utilisation de la voiture et l’utilisation de moyens de déplacements alternatifs est très souvent source de contraintes.
Le plus souvent, c’est l’argument économique qui peut aider au changement de mode de transport ; c’est pourquoi les animateurs de mobilité sont essentiels dans le dispositif.
Cependant, la modification de la situation actuelle est indispensable pour sortir d’une dépendance pétrolifère insoutenable à long terme et source de déséquilibres géopolitiques. Nul besoin de parler de la problématique climatique en pleine Conférence des Nations Unies, nous sommes tous au fait du sujet.
Si le constat est partagé, les solutions peuvent diverger de façon importante. Permettez-moi, monsieur le Président de dire deux mots du plan de déplacements urbains dont la problématique rejoint directement les plans de déplacements inter-entreprises.
Aujourd’hui, la baisse des finances publiques limite, de fait, le potentiel de développement des nouvelles lignes de transports en commun. Les modes actifs prennent une place conséquente dans les réflexions globales car ces modes de déplacements sont aujourd’hui une solution acceptable pour décharger les transports en commun sur des petites distances.
Bien qu’à titre personnel, je sois un très fervent défenseur de l’usage du vélocipède, je ne pense pas forcément que ce mode de transport puisse répondre aux besoins de déplacements de la plus grande partie de nos administrés. C’est là que la vision de notre groupe -et, plus globalement, de notre courant politique- diverge de celle des écologistes. En effet, nous ne partageons pas les visions qui tendent vers la décroissance comme solution pour l’avenir.
Nous, nous sommes confiants et nous croyons que l’homme a la capacité de trouver des solutions technologiques pour répondre à ses besoins de mobilité, et ce sans forcément passer par la disparition de la voiture. Nous croyons en une voiture propre, silencieuse, utilisant une énergie renouvelable dont l’utilisation ne serait pas une charge insupportable pour la collectivité.
Nous, nous croyons que l’avenir ne passera pas par une ville sans voiture mais par une ville adaptée aux différentes mobilités, en fonction du choix de chacun, de ses capacités et surtout de ses possibilités, que ce soit les contraintes familiales ou temporelles, les contraintes liées à l’âge, la maladie ou le handicap.
Nous croyons que les investissements pour améliorer la mobilité doivent également concerner des nouvelles infrastructures de stationnement, de voiries qui permettent d’accéder rapidement aux pôles d’échanges, de commerces et de loisirs. Il n’est pas normal qu’un Grand Lyonnais mette plus d’une heure et demie pour atteindre la gare de la Part-Dieu. C’est également le temps qu’il faut pour relier les deux centres-villes de Saint Priest et Caluire et Cuire en transports en commun. Non, vraiment, nous ne pensons pas que la décroissance soit une solution d’avenir.
Monsieur le Président, bien sûr, nous voterons cette subvention car il faut évidemment, dans la mesure du possible, encourager toutes les formes de mobilités alternatives mais sans les imposer ; la liberté de se déplacer doit être la norme, tout comme la préservation de notre environnement. A nous d’inventer les solutions qui concilient les deux. Je vous remercie.